De l’image de choucroutier pollueur au producteur d’énergie
La « choucroute » est le terme qui désigne le chou découpé en lanières mis en fermentation dans une saumure.
De cette transformation, nait un jus polluant et corrosif, dont les composants organiques sont consommés en quelques heures par des bactéries qui le transforment en chaleur et électricité : telle est l’idée mise en pratique de la station d’épuration de Krautergersheim dans le Bas-Rhin, pionnière dans le domaine. Cette zone regroupe 70% de la production de choucroute, à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg.
Par méthanisation, un biogaz d’une excellente qualité est obtenu. Afin que les installations du site soient rendues autonomes par la production de chaleur, le biogaz est mélangé aux boues d’épuration grâce à un autre type de bactérie. Quand l’activité choucroutière est au plus haut et qu’il y a un surplus, le biogaz est transformé en électricité et revendu à ERDF. Le biogaz produit sur un an correspond à la consommation d’énergie de 1500 personnes.
Les choucroutiers sont facturés pour déposer le jus dans cette station d’épuration mais ils réalisent une économie sur les frais de transport car celle de Strasbourg est plus éloignée.
Pollution écartée la choucroute alsacienne peut se déguster
La légende raconte que la découverte du chou fermenté a été faite par les constructeurs de la Grande Muraille de Chine, à leur retour sur le chantier qu’ils avaient abandonné à cause du froid, en laissant leurs vivres pour trouver refuge en plaine.
C’est au Moyen-Age, qu’on retrouve la choucroute sur les tables françaises, assaisonnée de baies de genièvre et de divers condiments.
La « choucroute garnie » et plus particulièrement la choucroute alsacienne, fierté de la gastronomie alsacienne, désigne le plat complet traditionnel accompagné de charcuterie de haute qualité élaborée dans le respect des recettes des aînés.
La choucroute alsacienne, hôte obligé des grandes tables, est cuisinée, selon le savoir-faire ancestral, au saindoux ou avec de la graisse d’oie, mijotée avec du vin blanc d’Alsace ou de la bière. Elle s’accompagne de pommes de terre, de la charcuterie d’Alsace soigneusement sélectionnée, préparée par des experts dans le respect de la tradition avec collet fumé, poitrine fumée, poitrine salée, knack d’Alsace, saucisse fumée d’Alsace, saucisse de Strasbourg, baies de genièvre…
Un vin blanc sec, de type Riesling, ou une bière accompagnent parfaitement ce plat réputé.
Les qualités exceptionnelles de la choucroute pour affronter l’hiver
Les qualités nutritionnelles de la choucroute sont exceptionnelles avec, en particulier, sa richesse en vitamine C qui peut couvrir 2/3 de nos besoins par part.
Le chou, taillé en lanières, demeure à l’abri de la lumière et de l’air en saumure : une « lactofermentation » transforme le sucre en acide lactique, le chou est alors plus digeste, tout en gardant ses vertus anti-oxydantes. De plus, sa teneur en fibres est particulière avec ses 4.4 grammes. Peu calorique, la choucroute ne contient pas de lipides. Pas de corps gras pour la cuire ou la faire réchauffer: un peu de vin blanc ou de bière suffisent !
Chaleur, convivialité et partage font de la choucroute alsacienne un moment particulier en famille ou entre amis !